Avec iOS 11 et le dernier iPad Pro, Apple se lance sérieusement dans la course au marché professionnel, que convoite aussi Microsoft.
Une première tentative lancée en hâte en 2015
Le premier iPad Pro est lancé en 2015: c’est alors un modèle unique de 12.9″, vendu 799€ pour la version de base avec 32 Go.
Il est équipé du processeur ARM A9X et du co-proceseeur M9 pour la gestion des mouvements. Au niveau de l’écran, c’est un Retina avec une résolution de 2732 x 2048 pixels, soit 264dpi.
L’iPad Pro est la première tablette Apple équipée de 4Go de mémoire. Un stylet peut être acheté séparément pour 99€ et peut être rechargé en le branchant sur le port d’extension de l’iPad Pro:
Non, vous ne rêvez pas, c’est bien là un produit Apple. Pour sa défense, il suffit de 5 minutes pour obtenir une bonne heure d’utilisation, mais quand même…
Le clavier, quant à lui, fait plus office de gadget permettant de taper quelques emails plus confortablement plutôt que de réel clavier tellement il fait cheap. On a l’impression d’être face à un bout de carton.
Côté matériel, cela tient plutôt la route, même si la Surface Pro possède un avantage non négligeable grâce à la présence de port USB / Carte SD ainsi que d’un clavier bien plus sérieux.
Le problème est que l’iPad Pro n’a alors que le nom de professionnel, iOS 9 n’étant pas du tout adapté à une utilisation de ce type:
- Gestion du split-screen limitée
- Pas ou peu d’applications professionnelles
- Aucun accès au système de fichiers
Il semble alors avoir été clairement sorti à la hâte. Probablement parce que Apple se sentait quand même un peu menacé par la Surface, dont l’idée n’était pas si idiote que ça, hein Monsieur Cook ? ;)
iOS 11 pourrait changer la donne
iOS 10 ajoute le un semblant de MSN Messenger à l’applications iMessages, qui peut maintenant envoyer des feux d’artifices, des coeurs, etc… mais n’apporte pas grand chose du côté professionnel.
Et si quelques applications ont vu le jour pour l’iPad Pro, il aura fallut attendre iOS 11 pour voir un réel focus sur l’iPad Pro.
Présenté lundi dernier, cette nouvelle mouture prend enfin au sérieux le côté pro et ajoute de nombreuses améliorations.
Tout d’abord, un nouveau dock, comme celui de macOS fait son apparition: un simple swipe à partir du bas de l’écran permet de l’afficher n’importe quand. Ce dock contient à la fois les icônes des tâches en cours (regroupées à droite) ainsi que les raccourcis vers d’autres applications: tout cela est personnalisable, comme son grand frère macOS.
Le glisser-déposer sera le nouveau mot d’ordre de iOS: en faisant un drag and drop d’une icône vers la droite ou la gauche de l’écran, une fenêtre flottante apparaît: il est alors possible d’utiliser l’application en arrière et cette application simultanément.
Il est ensuite possible de déplacer cette fenêtre de l’autre côté de l’écran, ou de la snaper, comme cela était possible avant.
Une liste des tâches, comme sur Surface Pro et Windows 10 est disponible en faisant un swipe plus grand à partir du bas de l’écran.
Une nouvelle application intitulée Files permet de gérer vos fichiers: photos, documents, etc… Comme sur macOS, vous pouvez mettre des étiquettes sur vos fichiers.
Mais la grosse nouveauté vient encore une fois du drag and drop: vous pouvez sélectionner plusieurs fichiers en tapant et gardant appuyé sur un fichier, puis en tapant avec un autre doigt sur d’autres fichiers qui sont alors rajoutés à la sélection.
Mieux, tout en gardant le doigt appuyé, vous pouvez alors lancer par exemple l’application Mail, créer un nouveau message, et enfin, déposer la sélection sur votre message qui aura pour effet d’attacher les fichiers à votre email.
Plutôt sympa, même si ce geste fait un peu gymnastique d’avoir à gardé le doigt appuyé sur votre écran et d’effectuer toutes ces actions sans lâcher votre doigt. iOS serait-il un système d’exploitation pour personnes ambidextre ? :)
Lorsque deux applications sont côte à côte il est aussi possible de simplement glisser-déposer une image ou même du texte d’une application à l’autre, pour par exemple copier une image ou un lien d’une page web vers un email en cours de rédaction.
La Surface Pro utilisant une version complète de Windows 10, tout ceci est bien-entendu déjà possible sur la tablette de Microsoft, mais c’est totalement nouveau sur iOS qui obligeait jusque là en jongler entre les applications en utilisant le presse-papier.
Réalité augmentée & applications Pro
Comme avec Windows 10 Fall Creators Update, iOS 11 permettra aussi de faire de la réalité augmentée: lors de la conférence, une application permettant, comme sur Windows 10, d’incruster des objets 3D sur la caméra a été montrée: tout semblait fluide et rapide, même si les objets n’étaient pas très complexes.
Cette nouvelle version est prévue pour l’automne et une beta est déjà disponible. Avec cette mouture, l’iPad concurrence enfin la Surface Pro: il sera intéressant de comparer ces deux machines lorsque la Fall Creators Update sera terminée.
Des applications vraiment sérieuses font aussi leur apparition. C’est par exemple le cas d’Affinity Photo dont une version spécialement conçue pour l’iPad Pro a été montrée:
Si la version Windows 10 est tout à fait utilisable sur Surface Pro – y-compris en exploitant le Surface Pen – il faut reconnaître que cette version iPad possède quelques avantages.
Biensûr, Windows 10 possède aussi son lot d’applications optimisées pour tablette, mais en ce qui concerne Photoshop, aucune application spécialement conçue pour tablette n’arrive à la cheville de Affinity Photo.
Un vrai concurrent à la Surface Pro
iOS emprunte donc certains concepts à macOS et Windows pour rendre plus productif l’iPad et à ce que nous avons pu voir cela semble plutôt réussi, même si on est loin de ce que propose Windows 10 sur Surface Pro.
Mais ce n’est pas étonnant, les deux sociétés convoitent en fait la même cible: les utilisateurs pro, mais avec une approche totalement opposée.
D’un côté Microsoft adapte Windows 10 au mobile, en essayant de proposer des applications – UWP / Universelles – adaptées à tout périphérique. De l’autre, Apple tente de rendre son OS mobile adapté à la productivité.
Les deux approches ont un sens, et il est encore trop tôt pour savoir laquelle sera gagnante (s’il y en a une qui devait gagner). Ce qui est sûr c’est que l’avenir nous promet une bataille d’innovations logiciels et matérielle intéressante, et ce ne peut qu’être bénéfique!